La médecine chinoise traditionnelle trouve ses sources les plus profondes essentiellement dans le courant taoïste mais aussi dans le confucianisme et le bouddhisme. Basée sur les concepts philosophiques ancestraux, elle propose un modèle physiologique énergétique de l'homme qui lui est spécifique et conditionne sa thérapeutique. Elle considère que l'homme, élément microcosmique situé entre ciel et terre, fonctionne à l'image du macrocosme. Il est le réceptacle des énergies du ciel et de la terre, donc influencé par elles.
L’énergie vitale qui nous anime est composée de l’énergie innée (léguée par nos parents à la conception) et de l’énergie acquise, c’est-à-dire celle puisée de la respiration et de l’alimentation. Cette énergie circule dans tout le corps à travers des réseaux énergétiques appelés « méridiens ».
La médecine chinoise est une discipline scientifique, c'est-à-dire qui utilise un procédé méthodique, précis et objectif de recherche, dont le système théorique s’est élaboré à partir de l’expérience acquise au cours d’une pratique clinique étendue sur une longue période, pratique clinique se servant elle-même de la théorie comme guide.
Si la médecine moderne s'efforce de comprendre le fonctionnement de l'infiniment petit pour combattre la maladie, la médecine chinoise traditionnelle analyse l'homme dans sa globalité pour traiter le malade et lui rendre ainsi la faculté de lutter contre la pathologie.
La médecine chinoise a pour objet d’étude :
- l’étiologie : étude des causes originelles des maladies qui perturbent l’équilibre dynamique de l’organisme et y provoquent des affections
- l’anatomie : science qui étudie la structure et les rapports dans l’espace des différents viscères et tissus
- la physiologie : science qui étudie les phénomènes dont les êtres vivants sont le siège, les mécanismes qui règlent le fonctionnement de leurs viscères, les échanges qui ont lieu dans leurs tissus
- la pathogénie : étude des mécanismes selon lesquels les divers facteurs pathogènes agissent sur l’organisme pour y provoquer des maladies (mode d’apparition, évolution, transformation de la maladie)
- la pathologie : étude scientifique, systématique, des maladies.
Ainsi, on acquiert la capacité de définir un double diagnostic, c'est-à-dire de déterminer une maladie (Bing) et un, deux ou plusieurs syndromes (Zheng), soit définir à un moment précis (lors de la consultation) :
- la localisation de la pathologie
- la nature de la pathologie
- le rapport entre l'énergie correcte (Zheng Qi) et l'énergie pathogène (Xie Qi)
- la constitution physique du patient
Ce double diagnostic permet de déterminer les méthodes thérapeutiques à mettre en œuvre, de formuler un pronostic, soit de prévoir l’évolution de la maladie et de ses effets.
Les soins viseront à :
- prévenir l'apparition de la maladie
- ralentir ou stopper l’évolution de la pathologie
- guérir de la pathologie
- renforcer la résistance de l’organisme
- éviter les rechutes
Il sera nécessaire de conseiller et d'éduquer le patient (prévention) sur les mesures d'hygiène de vie en adoptant les méthodes de préservation de la vie "Yang Sheng Fa" fondées sur les principes essentiels de la médecine chinoise traditionnelle.
Les techniques thérapeutiques de la médecine chinoise traditionnelle sont l'acupuncture et la moxibustion, le Tuina, la pharmacopée et la diététique chinoise, le Qi Gong.
La médecine traditionnelle chinoise s'est développée et adaptée sans cesse jusqu'à nos jours. Bénéficiant d'une longue et riche expérience clinique, elle est aujourd'hui répandue dans le monde et trouvera un jour sa place aux côtés de la médecine moderne en France, pour le plus grand bien des patients.